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Opinion - Page 3

  • Les démultiplicateurs de force ne doivent pas devenir la norme

    Le démultiplicateur de force désigne toute unité ou tout équipement qui, lorsqu'il vient en complément d'une force conventionnelle, permet d'accélérer le tempo d'une mission ou améliorer l'efficacité des unités conventionnelles. Dans cet article nous les verrons sous le spectre des forces armées ainsi que des forces de sécurité intérieure, tant en France qu'à l'étranger.

    Les démultiplicateurs de force (DF) sont nombreux : les avions de chasse ou hélicoptères de combat, les unités de forces spéciales, et dans le spectre de la sécurité intérieure : les caméras de vidéosurveillances, les brigades anti-criminalité, etc. En cela donc, deux dénominateurs communs : les démultiplicateurs de force, pour être considérés comme tels ne doivent être ni nécessaires, ni autonomes. En cela les forces spéciales constituent un démultiplicateur de force car elles viennent en complément d'un dispositif conventionnel sans être forcément obligatoires ; en revanche, une exception à cette règle : le GIGN qui est une force spéciale n'est pas un démultiplicateur de force car il agit en autonomie dans le but de résoudre une situation irrésolvable par des moyens conventionnels. On a donc pour cette dernière les deux conditions qui n'en font pas un DF : l'autonomie des moyens et la nécessité de l'unité.

    À l'inverse, les avions de chasse sont des DF car beaucoup d'armées peuvent se débrouiller sans et lorsque ce n'est pas le cas, l'utilisation de l'avion de chasse fait appel à un faisceau d'unités en amont (renseignement, etc.) et en aval (logistique, génie, etc.). Aussi, il va sans dire que l'aviation de chasse démultiplie le travail des unités conventionnelles en y apportant, entre autre, la troisième dimension.

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  • Considérations tactiques et opérationnelles du trinôme

    Situation archaïque issue d'une délibération arbitraire, le binôme est devenu la base dans le monde du travail sans pour autant atteindre l'armée qui lui préfère le trinôme. En Police et en Gendarmerie, le binôme a atteint les esprits et ce depuis bien longtemps. Certaines polices municipales utilisent même des patrouilles constituées d'un seul policier, héritage des gardes-champêtres (toujours existants mais en voie de disparition) que chaque commune de France était obligé de posséder. Les 36 000 villes de France et de Navarre possédaient donc un ou plus garde-champêtres, auxiliaire de la maréchaussée qui veillait en autonomie sur les villes rurales. Au-delà de ça, les gendarmes, lieutenants de police ou gardiens de police municipale, de 1789 aux années 1970, se déplaçaient rarement seuls, avec un effectif compris entre 3 et 7 personnels.

    Par ailleurs, toutes ces institutions ou entités étaient souvent dotées de camionnettes, et bien avant de carrioles, il fallait donc déplacer le plus de personnel en un temps réduit sous peine de ne pas voir les renforts arrivés avant plusieurs dizaine de minutes en cas de problème, les moyens de transport et les chaussées de l'époque n'aidant pas à se mouvoir rapidement. Il en allait de même pour les garde-forestiers ainsi que les douaniers.

    Mais la modernité a pris le dessus et c'est alors qu'à partir du début '80, l'on vit apparaître la voiture personnelle comme norme de déplacement des patrouilles de police hors Police-Secours, et par la même occasion, les patrouilles passèrent à deux personnels, parfois trois lorsqu'un stagiaire venait d'arriver. Pourtant, contrairement à la croyance populaire, les effectifs de police et de gendarmerie n'ont jamais décrus depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale et le binôme s'affiche alors très certainement comme la décision la plus contre-productive dans le pauvre paysage de la réflexion stratégique appliquée à la sécurité intérieure ... pauvre, inexistant ou délibérément ignoré ?

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  • [Billet d'opinion] La Loi Macron, ça ne va pas mais pas du tout.

    Lorsque Emmanuel Macron a décidé de son projet de loi, il a bien entendu souhaité laisser une trace dans l'Histoire, celle avec un grand H et qui requiert que l'on mette beaucoup de sa personne pour y figurer. Malheureusement pour nous, ses lois ne représentent pas une avancée majeure pour les français.

    Le déclin inévitable des classes moyennes ?

    Passons au-dessus du faux (et ennuyeux) débat sur le travail du dimanche ou le tiers-payant pour nous diriger sur ce qui porte directement atteinte aux classes moyennes : les autocars.

    En effet, Macron a décidé de porter une loi visant à la libéralisation du transport public par voie routière ... donc les autocars. Cette loi a pour but de réduire les coûts de transport en car et donc d'en étendre le public.

    Deux résultats pourraient se produire : soit cette loi n'aura quasiment aucun effet et ... c'est tout. Soit, et c'est bien plus problématique, la concurrence de l'autocar va provoquer la chute de la rentabilité des TGV, qui ne sont pas rentables, in fine les prix du train vont augmenter, exit donc les classes moyennes des TGV et donc des trajets nationaux.

    À cela, des conséquences directes : baisse de la fréquentation des lignes de TGV, augmentation du trafic routier, donc de la pollution, baisse de la qualité de vie générale et baisse de l'activité économique par effet de deux leviers : 

    - Les classes moyennes ne prennent plus le train donc moins de bénéfices pour la SNCF ;

    - Les TGV se réduisent en fréquence et donc la rapidité du flux économique dont est porteur le TGV est sacrément mis en péril ;

    Car même dans une société qui n'est plus purement orientée vers la consommation, et même si la communication de nos jours peut palier le manque de transport à grande vitesse, il n'en reste pas moins que la baisse de fréquentation et de fréquence des TGV provoquera un manque à gagner pour tout ses utilisateurs qui verront leur facture inévitablement augmenter.

    Certains se rabattront vers l'avion, qui retrouvera la population qui l'a abandonnée à l'aurore des années 90-2000 au profit du TGV ; d'autres paieront simplement la facture, leurs bénéfices, qu'ils soient particuliers ou professionnels, seront moins réinvestis dans la consommation et il y'aura donc moins de croissance au niveau national.

    Le blocage de l'industrie de l'armement

    Industrie d'excellence, extrêmement rentable, l'industrie de l'armement représente l'un de nos joyaux industriels avec la filière aéronautique et la filière navale, lesquelles sont toutes reliées par l'industrie militaire.

    Une des lois Macron vise à réunir en une seule co-entreprise, les géants Nexter et KMW, le premier étant français, le second allemand.

    Si ce rapprochement est sûrement bénéfique, notamment pour nos armées, car ce partenariat pourrait aisément soutenir la création de nombreuses innovations en matière d'armement, il est des obstacles qui paraissent à première vue infranchissables.

    Le premier et principal obstacle réside en Allemagne.

    Les différents ministres concernés des deux pays, souhaitent bien évidemment ce rapprochement en prenant pour exemple la magnifique réussite d'Airbus. De manière fâcheuse, il s'avère que comparaison n'est pas raison et d'autant plus dans le cas présent.

    L'Allemagne a, par le passé, souvent causé du tort aux industries françaises en bloquant la vente d'armements ou d'équipements militaires dont des composants étaient fabriqués en Allemagne.

    Ce pays a en effet une politique très restrictive s'agissant des ventes militaires, et est-ce que l'on est sûr qu'on aurait pu vendre nos CAESAR à la Thaïlande, à l'Indonésie ou à l'Arabie Saoudite si ces armes étaient sous le joug des allemands, et par extension, des américains ?

  • [Billet d'opinion] Et si on arrêtait d'essayer de faire des voitures volantes ?

    À chaque salon aéronautique son projet de voiture volante, et le salon Aero de Friedrichshafen ne fait pas exception à cette règle. Après l'Autoplane, l'Aerobile, l'Airphibian, l'Aerocar, l'Aerauto et les nombreux projets au nom très certainement tirés d'un dictionnaire de blague réalisés entre 1917 et aujourd'hui, voici que l'on nous a présenté la ... Carplane (sic).

    Un projet irréalisable et inutile

    À l'instar des projets qui l'ont précédée, la Carplane va très certainement se révéler être un très mauvais avion par son aérodynamique pitoyable et sa lourdeur, et une très mauvaise voiture par sa longueur et sa maniabilité quasiment proche du néant. Néanmoins les concepteurs de cette voiture auraient pu le prédire aisément rien qu'en réflechissant d'une manière plus globale s'agissant de l'utilité d'une telle chose.

    Justement, réfléchissons. Nous savons par exemple que les hydravions font de mauvais bateaux et de mauvais avions, mais s'ils ont eu leur succès à une époque c'est parce qu'ils s'affranchissaient de certaines contraintes dont posséder un aéroport. Il suffisait alors de trouver un simple plan d'eau et voilà que votre hydravion pouvait décoller et atterrir à convenance ; ce qui, sur une planète composée à presque 80% d'eau, n'est pas si difficile à trouver.

    Mais ici, qu'est-ce que nous apporte la voiture volante ? S'affranchir des contraintes du trafic ? Pas tellement, puisqu'il faudra les subir pour se rendre jusqu'à l'aéroport. Rendre accessible le voyage aérien ? Non plus, il faudra toujours passer ses licences de pilote et puis en général les prix annoncés sont bien au-dessus des 200 000€, sans compter le garage nécessaire à héberger des véhicules de cette envergure. Peut-être est-ce que cela va apporter quelque chose à l'aviation alors ? Bah ... non. Ce sont des avions avec une aérodynamique pitoyable donc des performances comparables, et puis les avions sont déjà dotés de roue, pas besoin d'avoir des pneus de 18" avec jantes pour atterrir sur un aéroport.

    D'autant que, une voiture volante pour transporter 2 personnes pèse en général autour des 1200-1500kgs, quand ce n'est pas plus, la faute aux systèmes qui permettent de plier les ailes et donc de rouler sur route sans construire des chemins de plus de 10m de large. En comparaison un avion quadriplace pèse aux alentours des 500 à 1000kgs ... avec une aérodynamique avantageuse qui plus est !

    Il y'a donc pour la voiture volante de sacrés pénalités énergétiques et aérodynamiques qui remettent en cause sérieusement tous les projets ... qui finissent tous par péricliter les uns après les autres, notamment parce que la certification d'un avion demande toujours des refontes de certaines parties du fuselage et que cela est presque impossible à effectuer avec une voiture volante. Au final tout cela engendre surcoûts et retards, les entreprises n'arrivant jamais à soutenir ni le calendrier, ni les finances, aucune voiture volante n'a jamais atteint le stade final de conception ou eu un quelconque succès.

    La solution chez les voilures tournantes ?

    Une solution pour réellement s'affranchir du trafic, condition sine-qua-non du véritable succès d'une voiture volante, serait l'utilisation du modèle de l'hélicoptère comme la Pal-V One. Mais là encore, de réel soucis impactent la création d'une voiture volante "hélico" à commencer par le coût engendré par le véhicule.

    Un hélicoptère est, et de loin, bien plus coûteux à entretenir que ne le serait un avion et il en va bien entendu de même s'agissant de la consommation en carburant. Ainsi, même le coût de construction et donc le prix d'achat, sont bien supérieurs sur hélicoptère. La Pal-V One est estimée entre 250 et 400 000€ pour pouvoir transporter 2 personnes.

    Malgré tout, la Pal-V One est légère, d'une masse de 600kgs, mais pour cela il a fallut faire de larges sacrifices. Premièrement la Pal-V One ne décolle pas verticalement, il lui faudra une trentaine de mètres pour pouvoir décoller car son rotor principal n'est pas alimenté, pour économiser des parties mécaniques lourdes, et utilise le principe de l'autogire. Deuxièmement, là encore pour économiser de la masse, le véhicule est muni du strict minimum en matière d'instruments le contraignant au vol à vue de jour et en-dehors des traversées maritimes (exit les trajets Cannes-Corse) ou de tout trajet nécessitant une once d'instruments.

    Enfin, ces caractéristiques sont tout aussi exécrables que les autres prototypes en plus d'avoir choisi le modèle de l'hélicoptère, et donc d'avoir condamné définitivement la Pal V One au voyage. Avec une vitesse de croisière de 180km/h pour une autonomie hors réserve de 350km (donc avec une réserve de 45 minutes : 220km), ce véhicule est plus que limité.

    En conclusion ...

    Si vous possédez un jardin d'une longueur minimum de 100m (30m sans vent et à 15°C en conditions atmosphériques standards et sans obstacles), au moins 400 000€ sur le compte bancaire, que vous habitez à un endroit où il y'a des conditions très favorables, notamment en terme de vent (pas plus de 20kmh de vent, sinon c'est foutu), que vous êtes prêt à consommer plus de 60l pour parcourir 180km en une seule heure sous réserve que les conditions ne changent pas et que vous n'avez pas peur des coûts engendrés (assurance, entretien, taxes éventuels, etc.) vous aurez alors accès une voiture volante !

    Ou plutôt un aéronef qu'on essaiera de faire rouler.