Souvent très gravement sous-estimés au sein même de la communauté de la sécurité nationale, les sujets afférant à la santé publique ou à l'écologie sont pourtant centraux. Si la santé publique reste tout de même mieux considérée, en tout cas par la sécurité intérieure, s'agissant de la lutte contre les stupéfiants ou la contrefaçon, l'écologie ne bénéficie elle pas encore d'un intérêt prononcé.
La pollution sonore et visuelle
La réduction de ces deux pollutions serait inévitablement une avancée majeure en matière de sécurité nationale. La pollution sonore est utilisée par les armées lors des opérations aériennes de jour pour camoufler le bruit des réacteurs. Bien que cette menace soit extrêmement faible sur le territoire national, la réduction de cette pollution pourrait gêner une opération terroriste aérienne de manière incontestable.
De la même façon, la France métropolitaine est gravement touchée par la pollution visuelle, qui quant à elle se déroule de nuit. Beaucoup de personnels, aériens comme terrestres, des armées, de la police ou des douanes, se plaignent de ce trop plein de luminosité qui nuit à l'opération de certains matériels comme les jumelles à vision nocturne, qui permettent des filatures plus discrètes, des vols plus sécurisés ou le repérage de passeurs de contrebande à nos différentes frontières, notamment celles avec l'Espagne et l'Andorre. Réduire la pollution visuelle améliorerait le rendement de nos forces.
La pollution aérienne aussi pourrait être discutée, cette dernière provoquant des faiblesses respiratoires et des maladies, elle diminue intrinsèquement la qualité de notre population et donc par le fait même de nos forces.
L'accès à l'eau et au carburant
L'accès à l'eau comme propagateur de conflit, cela a déjà fait l'objet d'une revue entière de l'Institut des Hautes Etudes en Défense Nationale (IHEDN) conseillée ici-même. Mais l'accès au carburant de nos forces de police et militaires est extrêmement important, et pourtant cette question n'a été que très peu abordée au sein même des deux communautés. Très peu de projets d'hybridation des véhicules ou mieux d'électrification, aucune recherche dans l'autonomie des carburants n'ont été effectués.
Il s'agit pourtant d'une question cruciale, centrale même, sachant que nos forces estiment que les véhicules du projet SCORPION dureront 40 ans, jusqu'au moment où, techniquement, il n'y aura plus carburant. Au-delà de ça il faut tout de même que les militaires comme les policiers participent à l'effort de guerre contre le réchauffement climatique, et pas qu'un peu.
Nos forces sont donc bien au courant qu'il y'a un réchauffement climatique, qui certainement les mettront sous tension, mais pas qu'ils encourent un danger qui les concernent directement.
Et bien qu'il y'ait des centres de réflexion, nombreux, officiels ou non, personne n'a réellement une vision à assez long terme pour prévoir ces choses-là, même pas les décideurs politiques dont les commissions n'évaluent que très rarement la pertinence des projets au-delà de 5 ans, et dont les rapports n'incluent jamais la transversalité des domaines.